Les migrations en
France et en Italie
Les politiques publiques de l'immigration


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En Italie
En France
L’Italie ne s’intéresse tardivement aux politiques d’immigration. C’est en 1986 qu’elle décide de régulariser les étrangers déjà présents sur le territoire. En 1989, la loi Martelli est mise en place pour répondre au phénomène d’immigration récente et contrôler les flux d’entrée. Depuis les années 90, l’Italie procède à de nombreuse régularisation, une politique qui lui sera reprochée par les partenaires européens lors d’une réunion interministérielle à Cannes en 1995.
La natalité basse des années 90 contribue dans les années qui suivent à une réduction du taux de chômage et une augmentation du nombre de personnes âgées. Ces facteurs provoquent une arrivée légale et massive d’étrangers : ils étaient 1,1 millions fin 1998 et sont 4,3 millions fin 2009 grâce à une politique de naturalisations, de quota d’entrées, de regroupement familial et de la création de l’espace Schengen avec la venue d’européens de l’est.
A partir des années 2000, la politique migratoire se durcit avec les gouvernements de centre-droit qui cherchent à répondre à un flux toujours plus important d’immigration : introduction du crime d’immigration clandestin avec 5000 euros d’amende et expulsion immédiate, allongement du délai d’obtention de la nationalité italienne par le mariage, acquisition de résidence plus difficile et retrait du permis de séjour pour les immigrés qui ne respectent pas les règles.
Le durcissement de la législation concernant l’immigration et la polarisation du débat politique culmine avec l’arrivée de Matteo Salvini au pouvoir pendant la crise des migrants de Mediterrannée en 2018. Salvini mettra en place des « décrets sécurité » surnommés aussi les décrets « anti-migrants » qui interdit entre autres les activités de sauvetage en mer et restreignent les possibilités de protection en Italie
Après Salvini, la nouvelle ministre de l’intérieur Lucia Lamorgese a proposé des modifications des « décrets sécurité » afin de se montrer plus « humain » notamment en dépénalisant le secours au réfugiés.
Le monde politique commence à s’intéresser en France à l’immigration en 1945, quand sera crée l’Office National de l’Immigration censé s’occuper du recrutement des étrangers, auparavant laissé aux entreprises privées.
Mais la mesure la plus emblématique de la politique migratoire française date de 1976 : le regroupement familial qui permet à un étranger qui possède une carte de séjour de faire venir sa famille.
L’arrivée au pouvoir de la gauche dans les années 80 donne lieu à une politique de naturalisations massives, mais la cohabitation avec la droite provoque un durcissement du ton : l’acquisition de la nationalité pour les enfants nés en France mais de parents étrangers est supprimée (même si elle sera rétablie plus tard). Cette époque signe le début d’une période marquée le plus souvent par des politiques répressives concernant l’immigration. La France durcira les conditions d’accès au regroupement familial et les conditions d’asile.
Il existe plusieurs manières d’accéder à la nationalité française. Le droit du sang stipule qu’est français tout enfant dont au moins un des deux parents est français ; le droit du sol permet l’obtention de la nationalité française à un enfant né de parents étrangers à sa majorité. On peut également devenir français par naturalisation ou par mariage.
Depuis 2003, la naturalisation a la majorité de l’enfant (ou droit du sol) n’est plus automatique et il faut justifier une connaissance de la langue et de la culture française. Nicolas Sarkozy en 2006 mènera une politique d’immigration « choisie » : il veut privilégier l’accueil de travailleurs qualifiés dans des secteurs qui en ont besoin ; on ouvre désormais également aux étudiants pour attirer les plus qualifiés et rester dans la compétition internationale. Cette politique cependant s’accompagnera de mesures plus strictes concernant l’immigration « subie », tendance qui perdurera jusqu’à aujourd’hui.

A echelle européenne
Les pays européens convergent progressivement vers l’établissement d’une politique migratoire commune. Premièrement, les accords de Schengen de 1985 ont supprimé les frontières au sein de l’UE. Par la suite la convention de Dublin de 1990 fixe les conditions d’examens des demandes d’asile ; enfin, les accords de la Haye en 2004 harmonisent la lutte contre l’immigration irrégulière.
De plus, l’Union Européenne met en place des politiques pour favoriser l’immigration « choisie ». La Carte bleue européenne vise à « attirer et à retenir » des travailleurs hautement qualifiés originaires de pays extra-communautaires. L’Union Européenne veut ainsi harmoniser les conditions d’entrée notamment en établissant des critères d’admission plus inclusifs et en accordant un accès plus facile au marché du travail.
La crise migratoire des années 2010 a forcé l’Europe à prendre des mesures concernant le contrôle des frontières. Le résultat des réflexions sur les migrations entamées par l’Union Européenne dans les années 2010 se retrouve dans le « Pacte sur la migration et l’asile » présenté par la Commission Européenne en 2020. Il s’articule autour de trois axes : renforcement des frontières extérieures, partage plus équitable des responsabilités et de la solidarité et renforcement de la coopération avec les pays tiers.